
Et alors, Andre, laquelle ? « Laquelle quoi ? » Quelle « Strat » de David Gilmour as-tu achetée à la vente aux enchères de Christie’s, en fin de semaine… « J’ai failli me laisser tenter par la noire [adjugée à 3,9 millions américains], mais non finalement, je ne la trouvais pas en assez bon état… » Rigolade de guitaroïnomanes aux deux bouts du fil. Andre Papanicolaou, sur Instagram, ajoute toujours le mot-clic #guitarporn à ses photos de guitares, qu’il s’agisse d’une récente trouvaille ou d’une six-cordes de rêve. « C’est pas juste pour les regarder. C’est pour les utiliser. Toutes. »
Bien vrai. Elles servent. L’Andre champion guitariste accompagnateur des Vincent Vallières, Patrice Michaud, Pascale Picard, Pierre Flynn et tout un tas d’autres sort chaque fois la guitare qu’il faut pour obtenir le son que le contexte demande. L’Andre auteur-compositeur-interprète combine à l’infini acoustiques, électriques et pédales d’effets quand il enregistre chez lui ses chansons, à plus forte raison les très distincts arrangements concoctés pour son Modern Pain Pt. 2, qui paraît maintenant. C’était tout aussi vrai pour son Modern Pain Pt 1. Évidence à l’écoute de ces troisième et quatrième disques : les riffs et pickings ne sont jamais des fins en soi, mais des truchements pour mener plus loin la création. Andre joue plein d’autres instruments. Dont les plus importants : il tire les cordes de l’imagination, de la pertinence, de l’émotion.